Voiture autonome: quels sont les cinq niveaux d’assistance?
L’Union européenne vient d’approuver le 14 juillet dernier la conduite autonome de niveau 3. Un nouveau cap qui reste à faire inscrire dans le droit national de chaque pays européen. Chez nous, un décret publié l’an dernier pour adapter le code de la route et des transports prévoyait l’entrée du niveau 3 au 1er septembre 2022. Mais concrètement, quelles sont les caractéristiques de cette avancée? Zoom sur les 5 niveaux d’assistance à la conduite.
Niveau 1
Les premières aides à la conduite sont apparues durant les années 1990 sous le nom d’ADAS. Principalement là pour accompagner et assister le conducteur sans pour autant le remplacer. On peut par exemple citer le régulateur de vitesse adaptatif, là pour maintenir une vitesse constante et des distances de sécurité avec le véhicule précédent ou encore les freins ABS qui évitent le blocage des roues lors d’un freinage brusque. De cette manière, le conducteur garde la maîtrise du véhicule.
Niveau 2
Le mode d’assistance se caractérise par une combinaison de plusieurs fonctions. Le conducteur supervise et la voiture est en mesure de réaliser des tâches en autonomie. Elle peut par exemple se garer toute seule grâce au Park Assist, dépasser d’autres véhicules, freiner ou accélérer et même effectuer un freinage d’urgence. Cela reste toutefois limité sur certaines routes.
Niveau 3
Nous arrivons au troisième niveau, celui qui sera bientôt autorisé en France. La grande différence avec l’échelon précédent se trouve dans la grande autonomie acquise par la voiture. Elle peut en effet prendre le contrôle sans avoir besoin du conducteur en analysant l’environnement extérieur par elle-même. La voiture peut alors freiner, accélérer ou dépasser mais attention, seulement dans certains cas!
Pour que le niveau 3 soit effectif, l’automobile doit se trouver sur une route limitée à 60 km/h équipée d’un terre-plein central et interdite aux piétons et cyclistes. Ce niveau très encadré par la loi a été conçu principalement pour les embouteillages et la conduite sur autoroute ou dans les parkings. Comme la voiture gagne beaucoup en autonomie, le conducteur peut vaquer à ses occupations et lâcher le volant. Mais attention! Interdiction de faire une sieste, vous devez en effet être en état de reprendre le volant lorsque la voiture vous le signale, à l’occasion d’une sortie d’autoroute par exemple.
Niveau 4
On se rapproche réellement de la voiture autonome avec cet échelon. Le conducteur n’a qu’à entrer la destination ou donner des consignes de navigation puis la voiture prend tout en charge. Effectivement elle est en mesure de rouler seule grâce au geofencing. Ce système de géolocalisation définit la zone dans laquelle la voiture peut rouler en autonomie. Une fois que l’auto en sort, le conducteur doit alors reprendre les commandes du véhicule.
La voiture roule seule grâce à des capteurs d’aide à la conduite (ADAS) tels que des caméras et des radars. Ici c’est possible de faire une sieste sans problème et d’ailleurs le système intelligent prend en compte votre état de santé. Si vous vous sentez trop faible ou fatigué pour prendre le volant, la voiture ira se garer d’elle-même dans un parking sécurisé. Le niveau 4 offre la possibilité au conducteur de changer de siège et devenir un passager, ce qui sera sans doute assez incroyable et perturbant au début.
Niveau 5
Enfin, le dernier niveau est comme on peut l’imaginer, la conduite totalement autonome. Adieu pédales et volant, la voiture deviendra une véritable navette personnelle sur laquelle vous n’aurez plus aucun contrôle. Elle sera alors compétente dans toutes les situations, même les plus risquées et dangereuses.
Et à l’étranger?
La Convention de Vienne qui régit la circulation routière dans la plupart des pays du monde a été modifiée pour intégrer le niveau 3 de voiture autonome. Ce texte de loi n’a cependant pas été signé par les Etats-Unis ou encore la Chine, où les véhicules autonomes existent déjà. En avril dernier à San Francisco, des policiers ont arrêté une voiture roulant sans les phares allumés mais se sont vite rendus compte que personne ne s’y trouvait. Des véhicules complètement autonomes qui cartonnent Outre-atlantique mais aussi en Chine où des taxis autonomes ont été autorisés l’année passée à Pékin notamment. Une technologie à laquelle les Européens sont encore réticents bien qu’ils l’acceptent progressivement, en réalisant notamment des essais internationaux de voiture autonome, comme en 2017 entre Metz et Merzig (Allemagne) où des véhicules autonomes roulaient sur les 70 km qui séparent les deux villes.
Quelles marques homologuées?
Mais même si cela avance du côté de la législation, il faudra bien sûr attendre que des véhicules soient équipés du niveau 3 pour pouvoir en profiter. Mercedes a obtenu l’homologation en Allemagne pour son système intelligent nommé Drive Pilot, effectif sur près de 13.000 km d’autoroute. Du côté de Tesla, Elon Musk promet une voiture autonome de niveau 3 pour 2023, une promesse qui ne change pas des années passées puisque la première voiture 100% autonome devait sortir en 2014, et que le milliardaire fait renaître l’espoir chaque année depuis. Enfin, BMW pourrait bien rejoindre Mercedes puisque la marque a annoncé la sortie en 2023 de sa nouvelle Série 7 équipée du niveau 3 de conduite autonome. D’autres acteurs auxquels on n’aurait pas forcément pensé travaillent également sur la construction de voitures autonomes comme Apple et Google par exemple.
En somme, la conduite autonome gagne du terrain et va sans doute bousculer nos habitudes. Mais cette nouvelle technologie laisse tout de même des questions en suspens, notamment en ce qui concerne la loi. Quid du téléphone au volant? Comment pourra-t-on distinguer une personne dans une voiture autonome d’une personne inattentive alors qu’elle est aux commandes?
Tant de questions qui laissent à réfléchir sur l’avenir de la voiture. Et vous seriez-vous prêt à vous laisser guider? La conduite ne va-t-elle pas vous manquer?
Source : https://makeamove.fr
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