La recharge (rapide) des véhicules électriques accélère
Il n’y a pas que Tesla, Ionity ou TotalEnergies qui permettent de recharger rapidement un véhicule électrique. De petites start-up ou de plus grands groupes se sont aussi lancé dans l’aventure. Présentations.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Fixé par le gouvernement, « l’objectif 100 000 bornes » à fin 2021 n’a pas été atteint. « Mais il n’est qu’un jalon sur le chemin de la transformation massive des infrastructures de carburant », tempère Cécile Goubet, déléguée générale de l’Avere-France. Ainsi, à date, selon le baromètre réalisé par le Gireve pour cette association et le ministère de la Transition écologique, le territoire national ne compte que 55 515 points de charge pour véhicules électriques.
Si cela constitue une réelle avancée en faveur de la mobilité électrique, les efforts doivent encore être intensifiés. D’autant que ce maillage territorial, resserré sur les grandes aires, ne permet toujours pas d’envisager sereinement de longs trajets. La faute à la trop grande rareté encore des stations de recharge rapide.
Sur l’ensemble des points de charge recensés en France, seuls 2 814 permettent une recharge rapide. C’est-à-dire en courant continu (DC) et à une puissance égale ou supérieure à 50 kW. «Nous observons une bonne cadence dans l’installation de points de rechargerapide tandis que 64 % des aires de service autoroutières sont raccordées, fruit des efforts entrepris par l’ensemble de l’écosystème de la mobilité électrique », commente Cécile Goubet. Si les réseaux autoroutiers commencent à faire leur part du travail – incités par l’État dans le cadre du plan Ambition Environnement 2030 et soutenus financièrement par la collectivité grâce au déblocage d’une enveloppe de 100 millions d’euros – pouvoir recharger rapidement en dehors de ces grands axes reste rare.
Les superchargeurs Tesla ont tracé la voie
Les pionniers de la mobilité électrique, ou les plus familiers de cet écosystème, relèveront qu’en matière de recharge rapide, le constructeur américain Tesla n’a pas attendu après l’État français pour déployer ses propres infrastructures : les fameux superchargeurs.
Le premier du genre (d’une puissance de 135 kW) a ouvert à l’été 2014 près d’Auxerre. Depuis, une grosse centaine de stations, pour environ un millier de bornes délivrant jusqu’à 250 kW, accueillent les clients de la marque. Jusqu’alors exclusivement réservé aux clients Tesla, ce réseau s’ouvre peu à peu. Depuis le 1er février dernier en France, 16 stations permettent aux conducteurs d’autres modèles de s’y brancher à un coût de 0,57 €/kWh consommé.
Dans le sillage du réseau américain, d’autres acteurs ont vu le jour. Comme le consortium Ionity créé par plusieurs constructeurs automobiles (BMW Group, Daimler AG, Ford Motor Company et Volkswagen Group) pour permettre à leurs clients de parcourir de longues distances en zéro émission tout en minimisant les temps de charge. En France, une centaine de stations Ionity délivrant jusqu’à 350 kW sont opérationnelles.
Le coût de la recharge étant facturé aux conducteurs en fonction du véhicule dans lequel ils roulent – mis à la route ou non par les porteurs du projet – et de l’abonnement souscrit, il est délicat d’évaluer le montant de la facture à l’avance. On estime globalement que les abonnés roulant dans les autos issues des marques fondatrices paient 0,35 €/minute de charge tandis que ceux roulant dans d’autres véhicules voient leur charge être facturée aux alentours de 0,79 €/minute.
Enfin, dans le cadre de sa nouvelle stratégie de marque, l’énergéticien français TotalEnergies s’est lui aussi lancé dans la recharge rapide en installant des bornes à haute puissance (jusqu’à 175 kW) dans ses stations. Un plein de batterie étant alors facturé de 0,30 €/minute à 0,65 €/minute en fonction de la puissance délivrée et du lieu d’installation de la borne.
Des réseaux paneuropéens se déploient
Face au peu de prestataires de la recharge rapide, d’autres acteurs se sont organisé pour proposer aux automobilistes des solutions rapides. C’est notamment le cas du néerlandais Fastned. Fondée en 2012 et après avoir conquis son marché national puis l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suisse et enfin la Belgique, l’entreprise s’implante progressivement sur les autoroutes françaises et propose de faire le plein des batteries à partir d’électricité d’origine 100 % renouvelable aux alentours de 0,45 €/kWh consommé pour les abonnés et 0,59 €/kWh consommé pour les autres clients.
Reconnaissables à leurs ombrières solaires et leurs couleurs vives, les six premières stations Fastned, dont les bornes délivrent une puissance allant de 150 à 300 kW, ont ouvert fin 2021 sur les réseaux APRR et Area et d’autres sont en cours de travaux ou programmées, y compris sur les réseaux de Vinci Autoroutes/ASF et de Sanef. D’ici à la fin de l’année, quinze stations devraient être opérationnelles.
Les start-up en embuscade
Hors des grands axes autoroutiers, il est également possible de charger rapidement son véhicule électrique. Entreprise néerlandaise créée en 2013, Allego a ainsi choisi de brancher ses bornes rapides (de 50 à 350 kW) en France en partenariat avec l’enseigne Casino. Ainsi, les stations sont le plus souvent situées sur les parkings des hypermarchés mais demeurent accessibles à n’importe quel moment. Les tarifs pratiqués oscillent entre 0,50 et 0,60 €/kWh délivré.
Entreprise co-fondée en 2021 par Julien Belliato, Augustin Derville et Aurélien de Meaux, Electra entend œuvrer loin des grands axes. Son premier hub de charge, doté de chargeurs de 150 à 300 kW a été inauguré à Aubervilliers. Facturant 0,44 €/kWh, la start-up s’est fixée comme objectif de déployer dans un premier temps deux stations par mois et d’arriver à 1 000 stations opérationnelles fin 2023. Elle vient d’ailleurs de signer un important partenariat avec Louvre Hôtels Group pour électrifier le parc hôtelier géré (Première Classe, Kyriad, Campanile, …).
Récemment lancée dans l’aventure, Dream Energy Mobility a mis sous tension sa première station à Vesoul début 2022. Alimentées en électricité d’origine renouvelable et locale, les deux bornes rapides (150 kW minimum) facturent 0,44 €/kWh délivré. Assez rapidement, ce nouvel acteur devrait disposer d’une cinquantaine de stations sur le territoire.
Source : https://www.auto-infos.fr
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