Bornes de recharge. Bientôt des quotas imposés aux pays par l’Europe ?
La Commission européenne devrait proposer bientôt des quotas obligatoires de bornes de recharge pour chaque État membre. Le but est d’accélérer le déploiement des infrastructures et ainsi l’adoption des voitures électriques, afin d’atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
En juillet dernier, la Commission européenne a présenté son plan d’action visant à atteindre la neutralité carbone en 2050. Celui-ci comprend de nombreuses mesures liées aux transports et notamment à l’automobile, parmi lesquelles l’interdiction de vendre des véhicules thermiques neufs dans l’Union en 2035. Ces propositions doivent encore être débattues en vue de leur adoption éventuelle par les États membres. Et à celles-ci la Commission compterait en ajouter une : l’instauration d’un quota de bornes de recharge publiques pour chaque pays concerné.
Des quotas pour accélérer la mise en place du réseau
Le projet de règlement européen prévoit actuellement « d’assurer les infrastructures minimum pour soutenir l’accroissement des véhicules à carburant alternatif (incluant l’électricité, NDLR) requis à travers tous les modes de transport dans tous les États membres pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE ». Il envisage notamment d’équiper les principaux axes routiers européens constituant le réseau RTE-T d’une borne de recharge rapide tous les 60 km, soit 3,5 à 4 millions d’appareils, d’ici à 2030. Mais certains États plaident pour des objectifs moins ambitieux, tels qu’une augmentation de la distance séparant deux points de charge ou la réduction de la puissance de ceux-ci selon l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles).
Même dans des pays plus volontaires, le déploiement du réseau d’infrastructures est loin d’être aussi rapide que les restrictions touchant les moteurs thermiques et l’électrification des gammes des constructeurs. En France, seul un peu plus de 50 % de l’objectif « 100 000 bornes » fixé pour la fin de l’année 2021 a été atteint. D’où l’idée de quotas qui obligeraient les Gouvernements à presser le pas sous peine de sanctions.
Un principe fortement soutenu
Le principe de l’instauration de ces quotas a déjà le soutien de l’ONG Transport & Environment et du lobby des constructeurs européens, deux entités pourtant peu promptes à tomber d’accord généralement. Mais maintenant que les industriels se sont lancés à corps perdu dans le développement de la voiture électrique, dépensant les euros par milliards pour ne pas être pris de vitesse lorsque le projet européen deviendra loi, il leur faut vendre ces véhicules à des clients pour qui l’accès à la recharge reste contraignant. Plusieurs marques comptent devenir 100 % électriques sur le Vieux Continent d’ici à la fin de cette décennie. « L’industrie automobile de l’UE est prête à construire toutes ces voitures électriques ou à hydrogène, mais dans le cadre de l’AFIR (réglementation européenne sur les infrastructures liées aux carburants alternatifs, NDLR) quelque 7 millions de points de recharge devront être déployés pour atteindre les objectifs de CO2 de l’automobile envisagés par la Commission » indique Petr Dolejsi, directeur du pôle mobilité et transport durable de l’ACEA.
Et Julia Poliscanova, directrice senior en charge de la mobilité électrique chez Transport & Environment, de rappeler que le précédent texte européen en la matière, intitulé AFID, n’était pas contraignant pour les États. « Nous devons préserver la nature obligatoire des objectifs en termes d’infrastructures », insiste-t-elle. Reste à connaître la position des Gouvernements sur ce sujet. Rien n’a encore filtré en ce qui concerne le nombre de bornes qui serait imposé à chaque État. La Commission européenne pourrait officialiser son projet de quotas dans les semaines à venir.
Sources : Commission européenne, ACEA, Transport & Environment, Mobileese
Source : www.largus.fr
Laissez un commentaire