Autoroutes : les péages moins chers en cas de travaux ?

Un député propose que le prix des péages soit revu à la baisse lorsque des travaux induisent une réduction de la vitesse sur les autoroutes.

Lorsque l’on part en vacances, une question revient souvent avant de pendre la route : est-il préférable de prendre les nationales, gratuites mais rallongeant le temps de trajet ou de choisir l’autoroute, plus rapide mais plus chère. De nombreux critères entrent alors en ligne de compte, tels que le prix de l’itinéraire, qui peut passer du simple au double en fonction de la destination, ou encore le temps gagné. Un calcul savant donc, qui peut parfois être compliqué par un détail, que l’on ne peut malheureusement pas toujours anticiper : les travaux sur les voies. Il est en effet courant que des chantiers commandent sur plusieurs kilomètres une ou plusieurs voies, réduisant alors parfois considérablement la vitesse des automobilistes, qui payent toujours le prix fort, peu importe les conditions. Sauf que voilà, l’autoroute, c’est comme n’importe quel service, lorsque l’on débourse une somme, il faut que nous recevions quelque chose en retour. Cela semble logique. Sauf que ce n’est pas toujours le cas, notamment sur les voies rapides, où il nous arrive de circuler parfois plus lentement que sur une nationale, sans compter les bouchons engendrés par les travaux.

Cette constatation, le député LREM Julien Borowczyk l’a faite aussi, et a donc rédigé une proposition de loi visant à moduler les tarifs des péages en fonction des travaux et de leur impact sur la circulation routière. Le texte souligne en effet que « lorsque des travaux sont entrepris sur les voies d’autoroute, ceux‑ci ont un impact sur la fluidité du trajet et donc la durée totale. Or les tarifs en vigueur correspondent à un service rendu aux automobilistes. Le choix de ces derniers pour utiliser les voies rapides payantes est bien souvent motivé par la durée du trajet qui est plus courte. C’est pourquoi, lorsque la durée du trajet se trouve allongée du fait des travaux, l’amendement propose que les tarifs soient ajustés à la baisse pour prendre en compte la différence du service rendu pendant le temps des travaux. Les modalités de calcul de ces tarifs ajustés sont fixées par décret en Conseil d’État ». Le député dénonce par ailleurs également certains travaux pas toujours justifiés de la part des sociétés autoroutières, qui se font alors au détriment des utilisateurs.

Vers des remboursements aux clients ?

Mais ce n’est pas tout, car le député souhaite même aller encore plus loin, en demandant également aux sociétés d’autoroutes de rembourser les clients en cas d’intervention des forces de l’ordre ayant un impact sur la circulation. « Lorsque nous sommes sur la route, un accident quel qu’il soit peut se produire. Dans certains cas, nous pouvons, voire nous devons faire appel aux services des forces de l’ordre. Cette démarche semble tout à fait normale dans la mesure où les missions des forces de l’ordre sont le maintien de l’ordre public et la sécurité. Ceci semble d’autant plus normal que les routes font partie du domaine public. La notion d’intervention dans le cadre du maintien de l’ordre et de la sécurité est plus complexe lorsque ladite intervention a lieu sur une autoroute, dont la gestion et donc les profits sont concédés à une société privée. Sans remettre en cause la participation des sociétés concessionnaires d’autoroutes au budget de l’État via la fiscalité ; il serait intéressant que ces dernières participent directement au financement des dépenses engagées dans le cadre des interventions des forces de l’ordre sur les routes dont elles ont la gestion ».

Pour l’heure, rien n’indique que cette proposition de loi sera adoptée, alors que les sociétés d’autoroutes n’ont pas réagi. On se doute cependant qu’elles ne devraient pas voir d’un très bon oeil cette mesure si elle finissait par être appliquée dans les mois à venir, alors que Julien Borowczyk souhaiterait sa mise en place dès cet été.

Source : automoto.com